jeudi 6 août 2015

'Une odyssée américaine' de Jim HARRISSON

'Une odyssée américaine' est le premier livre que je lis de cet auteur Jim HARRISON. Peu, très peu emballé par une écriture répétitive à l'image, selon moi, d'un électroencéphalogramme plat!
Cliff a enseigné la littérature, puis a repris la ferme de la belle-famille . A soixante deux ans, il a perdu son chien, se retrouve largué par sa femme, dépossédé de sa ferme et sans avenir. Prenant avec lui un vieux puzzle de son enfance dont chaque pièce représente un des état des Amériques, il embarque dans sa vieille guimbarde et prend la route comme on prend la fuite. Au passage de chaque frontière d'un nouvel état, de sa voiture, il jettera la pièce correspondante de son puzzle... L'idée est plutôt sympathique et cette transhumance aurait pu déboucher sur une jolie découverte du fin fond de l'homme et de l'Amérique ...
Mais voilà, de digressions en souvenirs décousus, tous les chapitres se ressemblent. Quand on en a lu un, on les a lus tous! Dans tous ces états, pour lesquels il se donne le projet d'en modifier le nom ainsi que celui de l'oiseau emblématique, Cliff avalent des kilomètres, prend des photos de bovidés, observe les oiseaux et cherche à pêcher... Et après? Rien, ou si peu! Le reste du temps, dans la plus grande des confusions, il monologue, le plus souvent, avec son passé, ses fantasmes, les émois sexuels dont il se souvient, qu'il réitère sans mesure avec Marybelle, une ancienne élève, quarantaine bien faite, qui l'a rejoint dans cette errance sur les routes américaines.
J'ai eu beaucoup de peine à rêver, à m'associer, en masque ou même contre-masque, avec un tel personnage! Peut-être fallait-il lire, en filigrane, une réflexion sur l'âge qui avance, sur le couple qui a des difficultés à se fidéliser, sur la valeur des gens en fonction du salaire qu'ils génèrent ou de l'importance d'un lien téléphonique permanent qui semble une nécessité absolue de vie pour les uns alors qu'il est fil et boulet à la patte pour d'autres? Peut-être n'ai-je pas bien lu. Peut-être suis-je passé à côté d'une réflexion profonde cachée derrière cette succession incessante d'instantanés de vie qui se répètent et se répètent de chapitre en chapitre! Mais comme l'histoire est linéaire et plate, la réflexion prend la même forme. Peu, pas, de développement de la pensée, d'invitation à une élévation de l'esprit!
Bref, un livre soporifique qui en apprend peu sur les états d'Amérique, sur l'Homme et sa recherche d'une vie fondée sur des valeurs qui donnent à chacun de trouver sa place en lien avec lui-même et avec les autres. Un livre qui ne m'a pas nourri! A oublier...
Mais, je donnerai une seconde chance à Jim Harrison. Je me soumettrai à une autre découverte de cet auteur... D'après de nombreuses critiques, il serait bien capable de me surprendre... J'en serais ravi!

mardi 28 juillet 2015

"Provence toujours"de Peter MAYLE

Peter MAYLE, auteur britannique vit en Provence où il a installé sa table d'écriture. Avec le regard détaché du Britannique (qui ne l'est plus aux yeux de ses compatriotes) et sous le regard amusé des Français (pour qui il est en passe d'adoption), en dix-neuf petits chapitres, l'auteur nous donne des nouvelles de la Provence. Nouvelles, car ce livre, découpé en histoires courtes et indépendantes, pourrait bien être rattaché à ce genre littéraire. Mais nouvelles aussi car les situations qu'il nous propose sortent réellement des sentiers battus et des circuits touristique prévus pour ceux 'qui passent' par là-bas. Lui, il y vit, c'est autre chose, là-bas!
Citation: Les jours passent lentement mais les semaines filent. Aujourd'hui nous mesurons l'année suivant des méthodes qui n'ont pas grand chose à voir avec les agendas et les dates précises. Il y a les amandiers en fleur de février, les quelques semaines d'affolement pré-printanier dans le jardin quand nous tentons de nous attaquer aux travaux que nous avons envisagé de faire durant l'hiver. Le printemps est un mélange de cerisiers en fleur et d'un jaillissement de mauvaises herbes ... L'été peut commencer en avril. Ou bien en mai. Nous savons qu'il est arrivé quand Bernard nous téléphone pour nous aider à découvrir et nettoyer la piscine.
L'écriture est simple, facile à suivre. Je n'ai cependant pas retrouvé, dans ce livre de Peter MAYLE, la même verve et le même humour que dans son livre "Une année en Provence". Comme s'il avait voulu poursuivre l'exploitation d'un filon quelque peu épuisé déjà. Par contre, il réussit à toucher par sa présentation des truculents personnages de la France profonde (et ce n'est absolument pas péjoratif sous ma plume!)... On se prend à aimer le truffier et ses chiens, les crapauds chanteurs, l'athlète de la gourmandise ou encore la leçon de Pastis
Pour moi, l'ingrédient le plus puissant du pastis, ce n'est pas l'anis, ni l'alcool: c'est l'ambiance!
Avec Peter MAYLE, on aurait aussi envie de ne plus jamais être que des visiteurs permanents d'un pays qui n'est pas le nôtre; mais où on peut avoir le bonheur d'être bien accueillis! Merci Provence!

samedi 25 juillet 2015

"Les jardins de lumière" de Amin MAALOUF

"Les jardins de lumière" (Ed.: Le livre de poche, n°9516), une perle offerte par Amin Maalouf. On ne présente plus cet auteur à qui on doit, notamment, "Les identités meurtrières" ou "Les croisades vues par les arabes"...
Une fois de plus avec sagesse, il nous propose, ici, une biographie (romancée) de Mani (peintre, médecin et prophète du 3e siècle de notre ère) dont le mode de pensée a donné son nom au manichéisme... Mais sait -on vraiment ce qu'il disait? A quoi il invitait? Vers quelle sagesse il voulait pousser ses pas? Mani avait tellement bien mis le doigt sur les dysfonctionnements des croyances d'alors qu'il s'est mis à dos toutes les religions de son époque. Sa vision a été jugée dérangeante, trop tranchante, sans nuance et donc simpliste au point de ne pouvoir tenir la route face aux fondamentaux des doctrines qu'il bousculait.
Hé oui, la sagesse a toujours la vie dure face aux vies et croyances repliées sur elles-mêmes!
Avec son élégance de style, la lenteur apparente de son écriture qui permet à la pensée du lecteur de percoler de l'esprit au coeur, Amin Maalouf nous invite à entrer dans une vision humaniste du monde qui chercherait à concilier les différentes religions plutôt que les opposer. D'une brûlante actualité, il nous introduit dans à un travail d'ouverture sur nos racines et nos fondements philosophiques.
A lire, à partager ... à distiller dans nos quotidiens!

lundi 13 juillet 2015

"Eldorado" de Laurent GAUDE (Ed.: J'ai lu, n°8864)




"Eldorado" de Laurent GAUDE (Ed.: J'ai lu, n°8864) est le deuxième livre que je découvre de cet auteur. Une nouvelle fois, j'ai aimé!

Qu'ai-je aimé? Le thème, d'abord. L'auteur met des mots, des images, du ressenti et un questionnement sur ces yeux pétillants des migrants en quête d'Eldorado. *...Les émigrants ont le cœur si grand qu’ils ont tout l’univers dedans (comme le chantait Bruno BREL).
On a tous, en tête, des images de ces migrants que d'aucuns exploitent et abandonnent,tragiquement tandis que d'autres les recueillent ... pour les remettre à la justice qui les renvoie à la case départ. Et comme souvent, devant la complexité d'un système foireux, on a envie de bouger, de faire quelque chose ... mais on ne sait trop quoi, on remet à plus tard, puis on abandonne et oublie ce qui criait à l'injustice en nous.
Ce livre a donc le mérite d'aborder la question même si aucune des réponses partielles proposées n'est satisfaisante. Mais au-delà des idées qu'il rappelle à notre esprit, il parle au coeur, ouvre à la réflexion.

Et puis, une autre bonne raison d'aimer ce livre, c'est la délicatesse de l'écriture. Sans jamais forcer le lecteur à une prise de tête qui pourrait être aussi ardue que peu productive, Laurent GAUDE nous propose une plume fine, sensible et 'titillante'. Il n'impose rien, mais par ses descriptions, ses silences, la juxtaposition de deux errances en sens contraires, l'auteur nous prend au coeur du texte et nous entraîne dans le questionnement, les doutes et les certitudes de ses personnages. On s'y retrouve, ou non. Mais on ne s'y perd pas... parfois même on peut y gagner une autre manière d'observer le monde, ses dysfonctionnements et les tentatives un peu folles de certains pour ramener un peu plus de sagesse et de justice sur Terre. 

Un livre court, vite lu, mais qui peut laisser des traces ...
C'est pour cela que j'ai aimé ce livre. C'est pour ces raisons que je le recommande!

jeudi 9 juillet 2015

"Le petit mensonge de Dieu" de Cyril Massarotto (ED.:Xo , 2014) a un titre accrocheur... C'est sa qualité!

Tout juste mort, le héros du livre doit bien constater qu'un 'après', même incroyable est plus que crédible. Il ne peut taire sa colère face au mensonge de Dieu. Celui-ci a bon être son pote, il n'avait pas le droit de lui dire que la mort était une disparition dans le néant.
A peine plus d'une seconde après son entrée en néant, l'homme doit gérer les rites de son introduction dans ce qui l'au-delà: ni l'enfer, ni le paradis... n'empêche! En plus, la responsabilité de toutes les décisions à prendre lui incombe. Môssieur Dieu,propose, lui, mais laisse libre... Facile ça! Mais, c'est comme ça, il faut s'y faire, même Dieu ment!

Avec humour (diront certains), poésie (trouveront d'autres), fantaisie, (on pourrait tomber à peu près d'accord la-dessus), MASSAROTTO nous offre une paire d'heures de lecture insouciante et sans effet papillon sur ce que sera notre vie, notre perception de la mort, de son après et des questions philosophiques que le thème de la mort brutale entraîne habituellement.

Le fond, comme l'écriture lente, répétitive, sans grande surprise, font de ce livre un bouquin que je n'arrive trop à cataloguer. Est-ce un roman? Un conte? Une fantaisie poétique? Fatrasie, peut-être? Somme toute un peu de tout ... mais beaucoup de rien! Déception.
Allez, je me donne le projet de lire un deuxième livre du même auteur avant que de le classer comme à suivre ou à oublier définitivement!

mercredi 8 juillet 2015

"Victoria-Hall (ED.: Actes sud, 2005) de Metin ARDITI

"Victoria-Hall" est un livre signé Metin ARDITI, auteur né à Ankara et vivant à Genève. Un nouveau pas dans ma découverte de la littérature 'Suisse'...

Derrière l'histoire de Armand Hugues, homme se voulant toujours impeccable, à la place qu'il se dit devoir tenir dans le grand puzzle forcé de la vie, il y a l'histoire d'un homme qui doit apprendre à se quitter, à se détacher de la brillance qu'il s'impose. Un irréprochable qui doit apprendre à devenir un homme pétri de doutes, de joies, d'erreurs, d'approximations et dont les certitudes doivent lui être dictée par l'existence et non par le costume étroit d'une 'non-vie' qu'il endosse depuis tant d'années.

Le lecteur est donc introduit dans ce qui dirige la vie de ce héros auquel il n'a pas trop envie de s'identifier: sa banque, son mariage, sa collection de lettres d'écrivains... du factice bien triste, tout cela! Puis, peu à peu, il voit cet automate, chantre de la rigidité, apprendre à perdre le contrôle de ce qui est établi pour enfin trouver vraiment qui il est. Au coeur de tractations pour obtenir une lettre inédite de Kafka,Armand Hugues s'ingéniera à promouvoir le talent d'une jeune soprano... et tout basculera...

Metin ARDITI, avec une écriture qui sonne juste, sans fioriture mais toute en délicatesse, entraîne le lecteur dans le monde de la Musique (il a été Président de l'Orchestre de Suisse romande pendant une douzaine d'années) mais aussi dans ce mode de vie genevois, lourd, pesant et empreint de la volonté de s'exhiber en cachant sa réussite, de posséder sans avoir l'air d'être riche, de contrôler une position sociale tout en restant effacé. C'est admirablement décrit.

Le concours de chant, dans la mythique salle du Victoria-Hall et le décès de sa maman avec son retour aux origines amèneront Armand Hugues... à n'être plus que lui-même et, enfin, un papa s'adressant à sa fille en parlant vrai!

dimanche 5 juillet 2015

"Corps en miettes" de Sylviane AGACINSKI (Flammarion, édition revue et complétée, 2013).

"Corps en miette", de Sylviane AGACINSKI a été publié en 2009. La nouvelle édition que je viens de lire (Flammarion, 2013), a été revue, complétée et actualisée par l'auteure.
La question: Le propos reste le même. Quel sens éthique peut-on donner à l'enfantement par une mère porteuse ? Quel est le baby business qui se cache derrière cette pratique rebaptisée, pudiquement ‘GPA’ pour ‘gestation pour autrui’ ?

Le coeur même de cet essai philosophique: Dans la foulée d'une kyrielle de grands penseurs de l'humanité mais avec des termes simples, des mots et des phrases à la portée des citoyens que sont les lecteurs, Sylviane AGACINSKI, philosophe, dénonce la violence extrême qui prévaut dans cette pratique de ‘location d’un corps, usine biotechnologique à bébés !'
Avec justesse, elle démonte les manigances des lobbies qui tirent les ficelles et des bénéfices juteux, en invitant les femmes ‘au grand cœur’ à donner ‘un peu de leur personne’ pour ‘sauver de la détresse les pauvres couples vivant l’horreur de ne pouvoir avoir d’enfant’ ! Avec brio, pour qui accepte de la suivre, elle démontre les énormes erreurs qui entachent ces raisonnements faussement altruistes. Les mères porteuses, partout dans le monde sont les pauvres, les couples qui passent commande sont les riches. L’incapacité pour une femme à être enceinte est un problème médical qui n’est en rien guéri par le fait qu’une autre se prive de son corps, de sa vie affective, de son identité fondamentale de mère et de l’enfant - le sien ! – qu’elle doit ‘livrer’ dès la naissance. ...
Replaçant toute son analyse dans une approche très documentée, avec de nombreuses références et commentaires en bas de page, l’auteure resitue le saisissement actuel du Corps par l’Economie. Elle montre combien la servitude des femmes de jadis a évolué sans pour autant, peut-être, vraiment régresser. Plus spécifiquement, elle s’attache à montrer combien, de nos jours, il existe trop de possibilités favorisant la production d'enfants ‘fabriqués’ au cœur même d’un marché du corps qui pousse l’homme, la femme, à se séparer de son ‘insubstituable corps’.
Aller dans le sens de l’apologie mystificatrice de la GPA, c’est perdre la dignité de l’Être.
En conséquence, l’auteure appelle au maintien de la Loi française interdisant toute pratique commerciale du corps, interdisant donc la gestation pour autrui. Elle appelle notre société à laisser prévaloir la suprématie de la dignité sur celle de la liberté individuelle.

Sujet, ô combien actuel! : Alors que le débat refait surface au cœur du monde politique français et européen (voir JT de ce 3 juillet 2015), ce livre a, pour moi, l’excellent mérite de replacer la GPA dans un cadre éthiquement plus large que celui habituellement souligné par ses partisans. Une vraie réflexion morale, éthique, profondément humaine...
Mon coup de coeur, pour ce livre, trouve son origine dans ma satisfaction d'avoir pu, grâce à la fluidité étayée de pensée de l'auteure, mettre des mots et un cadre conceptuel à ce qui était mon ressenti à propos du sujet traité !

mercredi 1 juillet 2015

"Un aller simple" de Didier van CAUWELAERT

'Le hasard fait bien les choses' ... dit-on! Je ne me souvenais même pas du titre de ce livre "Un aller simple" de Didier van CAUWELAERT (Ed.: Albin Michel, 1994, Prix Goncourt). Une fois de plus, la curiosité me poussant à fouiner dans les bacs des bouquinistes a fait de moi un heureux. Plus de vingt ans après sa sortie de presse, je découvre Aziz avec plaisir.

L'Histoire:  Aziz est un personnage, haut en couleur, en imagination débordante et en tendresse offerte. Arabe, ne parlant que le français, cet émigré clandestin qui n'en est pas un, ce manouche qui ne l'est pas plus, ce spécialiste des autoradios qui ne doit son titre qu'à la bricole ... est un vrai personnage! Entre conte et roman, bien malgré lui, il va retourner au pays qui n'a jamais été le sien et ramener à la vie son attaché humanitaire qui, faute de pouvoir aimer ses racines, se détache de tout et surtout de lui-même.

Ce que j'en pense: Avec humour, l'auteur nous entraîne dans un monde imaginaire finalement, bien plus réel qu'on ne le croit! En ce temps de transhumance estivale, "Un aller simple" est une invitation à voyager au coeur de nos racines. Un bon moment de lecture!

mardi 30 juin 2015

"Oscar et la dame en rose" de Eric-Emmanuel SCHMITT (ED.: Albin Michel, 2002)

L'occasion fait le larron...: Pour 1€, en magasin de Récup (3R à Herbestal, Belgique), j'ai retrouvé ce livre que je ne possédais pas, même si je l'avais lu à l'époque de sa parution chez Albin Michel en 2002. Je n'ai pas résisté, je l'ai fait mien, je l'ai relu. 
Ce que je pense de l'écriture: J'ai retrouvé la poésie qui préside aux livres du cycle de l'invisible chez Eric-Emmanuel SCHMITT. Ne nous trompons pas, la naïveté n'est qu'apparente. Elle est bien plus qu'un artifice d'écriture faisant parler et écrire un enfant cancéreux qui est, à l'aube du temps, déjà au terme de sa vie. 
Le coeur du récit: Ce livre est une réflexion sur l'invisible, sur ce qu'il nous faut faire exister si nous voulons y croire. Et les lunettes, ici, sont celles d'une vision d'un Dieu à qui on peut parler, écrire même en ne connaissant pas son adresse (on le fait bien avec St Nicolas ou le Père Noël!) et qui répond, à qui veut l'entendre, dans la simplicité d'une non puissance accompagnatrice de la Vie! Ce livre, comme tous ceux du cycle de l'invisible, est une invitation de l'auteur à prendre un peu de hauteur sur nos vies, nos devenir, nos préoccupations premières, toutes "encrées" des turpitudes de la vie mais qu'il nous appartient de sublimer par un regard porté à l'essentiel, au-delà des apparences.
Ce que j'ai apprécié: Ce livre nous est proposé, jamais imposé. Il n'y a donc aucune mièvrerie à lui reprocher. On prend ou on rejette. C'est le lecteur qui décide!
Et puis, par le style fait de phrases courtes, de séquences temporelles repérables, ce livre est un peu comme un album photo qu'on nous invite à compulser. Page après page, la vie avance, de l'enfance à la vieillesse. Elle avance vers la fin et la réponse aux faims que la vie a suscité...
Un livre tendresse, un livre qui éclaire la route, un livre qui rend une place à la limite, à la nécessité de faire du lien, à celle de se donner des moyens, avec humour, de se prendre la vie, la mort en pleine face!

dimanche 28 juin 2015

"L'homme à l'envers"de Fred VARGAS (Ed.: J'ai lu, n°6277)

L'intrigue: Avec "L'homme à l'envers", Fred VARGAS nous entraîne cette fois dans une road-movie sur les traces d'un Loup-Garou! Dans le Mercantour, les loups ont été réintroduits par la volonté de quelques bureaucrates-naturalistes-nostalgiques d'un équilibre naturel passé. Pour les bergers de l'endroit, le Loup n'est pas le bien venu. Tout au plus, on le supporte s'il reste sur son terrain de chasse, dans le parc naturel. Mais quand il le quitte, se met à tuer brebis après brebis, on s'émeut, on s'arme. Quand le Loup, se met à tuer Simone, femme du pays au caractère trempé et appréciée de tous, le Loup devient Garou. Camille, Soliman et le Veilleux se lance à sa poursuite. De nouvelles perte en bêtes, en nouveaux meurtres en homme, ils lui collent au cul, le ratent de peu alors qu'ils le suivent toujours de près... à moins qu'ils ne le précèdent de peu...
Ce que j'ai apprécié: L'auteure, Fred VARGAS, nous livre ici un roman qui donne à son commissaire Adamsberg un joli rôle, à la fois amoureux, rêveur et capable de s'intéresser et suivre l'affaire depuis Paris bien avant qu'il n'y soit requis, capable de sentir comment le vent passe, tourne et revient dans les arbres...
Une fois de plus, une belle inspiration puisée au stock des mythes et légendes qui fascinent le petit monde de tous ceux qui n'y croient pas- bien sûr! - alors pourtant qu'ils calquent leurs réactions sur les frissons, les peurs et les 'va-t-en guerre' de tous poils qu'ils suscitent toujours.
Bref: Un bon VARGAS ... même si la fin se laisse quelque peu deviner. Mais cela ne détruit pas le plaisir de lire!