À travers « L’AMOUR ET LES FORÊTS », paru chez Gallimard en 2014, je découvre l’auteur Éric REINHART. Belle découverte ! Bénédicte Ombredanne est une lectrice de cet auteur. Ayant apprécié son dernier livre, elle lui écrit pour lui faire part de sa compréhension, subtile, des quatre personnages qui, en fait, ne sont chacun qu’une facette de l’auteur lui-même. A défaut du ton à venir, le fond du livre est donné dès la seizième page : ‘Bénédicte OMBREDANNE m’écrivait en effet - dit l’auteur - , que ces quatre personnages avaient été créés pour que vienne au monde un être réconcilié, le seul qui resterait lorsque le livre aurait été refermé : l’auteur, sans doute, mais aussi le lecteur, à commencer par elle, dans une vitale réinvention de sa personne’.
Et tout le livre sera, effectivement, une longue quête de la réinvention de cette Bénédicte, une quête de cette réconciliation avec elle-même et les vies tumultueuses, cachées et parallèles qu’elle a du mener.
Le ton du livre, quant à lui, est dur, parfois pesant, rarement drôle, quelque fois tendre. Comment peut-on sortir de l’impasse de la violence physique et surtout psychique ? Le peut-on seulement ? Comment être, rester debout, quand le harcèlement d’un mari vous avilit, vous méprise, vous nie jusqu’à la destruction totale ? À qui parler ? Que dire ? Qui peut entendre ? Comprendre ? Réagir ?
Dans ce drame du silence, tout le monde est mal assis, sauf le bourreau, peut-être… Où est le verrou qu’il ne fallait pas accepter ? Quel est le mot de trop ? L’attitude, goutte d’eau, qui aurait dû faire déborder le vase, produire une réaction en chaîne, un sursaut de volonté de délivrance ?
À travers ce roman, Éric RHEINARDT nous dévoile une belle brochette de personnages proches de la victime. Chacun y tient un rôle qui nous fait espérer ou désespérer de l’âme humaine. Ce livre de destruction est un livre de vie ! Il faut vouloir lire entre les lignes, parfois, et s’interroger sur la position qu’on tenterait de tenir si nous étions dans le cadre… Et ce n’est pas que du roman, tout le monde le sait, la violence conjugale, est bien présente dans nos sociétés, toutes couches et milieux confondus ! Alors le livre tient son rôle… à travers une très belle écriture, lever un coin de voile sur une fiction violente qui est pourtant, osons l’entendre, si proche de la réalité de certains. Vraiment, un coup de cœur et une question à l’âme !
Lire fait grandir et aide à cheminer, en équilibre, sur le fil de la vie. Lire permet l'ouverture à de nouveaux points de vue, à des valeurs que l'on peut ensuite faire siennes ou pas. Lire fait réfléchir! Et comme, pour garder mémoire, j'aime écrire un petit commentaire à propos de mes lectures, en toute simplicité, je viens déposer ces traces, ici, sur le bord de vos chemins.
vendredi 27 février 2015
mercredi 25 février 2015
"La tête de l'emploi" de David FOENKINOS.
"La tête de l'emploi", est le 4e livre que je découvre de David FOENKINOS. Comme toujours, plaisant à la lecture. J'aime le sens du raccourci chez cet auteur qui lance des affirmations avec humour et démesure. Un exemple? Bernard, le héros du roman reconnaissant son extrême lenteur à comprendre comment fonctionnent les gens dira "c'est vrai, moi, je comprends les gens après leur enterrement!" Ailleurs, témoin du baiser échangé entre sa femme et un amant, il dira "On venait de me voler la vie. Je n'avais plus rien. Et ce n'était que le début!" J'aime ce jonglage de mots. Encore que, dans ce roman, il s'agit plus de jonglage avec des maux. Bernard, anti-héros, n'en rate pas un... Tout se déglingue chez lui, le couple, le travail, la relation aux autres, à ses parents, à la vie ... Le roman aurait pu aussi s'appeler "la tête à claques"!
Il faut le reconnaître, c'est une force chez FOENKINOS, partant de rien, il fait un tout. La vie ordinaire, poussée jusqu'au paroxysme du banal et du commun devient extraordinaire sous sa plume, source d'histoires... D'une vie sans relief, il fait un personnage, de relations vides,sèches, inhabitées, il fait un roman! Et cela se laisse lire...
Il faut le reconnaître, c'est une force chez FOENKINOS, partant de rien, il fait un tout. La vie ordinaire, poussée jusqu'au paroxysme du banal et du commun devient extraordinaire sous sa plume, source d'histoires... D'une vie sans relief, il fait un personnage, de relations vides,sèches, inhabitées, il fait un roman! Et cela se laisse lire...
Mais il faut aussi dire que ce savoir faire se répète de livre en livre. Le lecteur ne perçoit pas, ou peu, d'originalités nouvelles et toutes ses histoires (soyons juste, presque toutes) se ressemblent au point de ne plus enclencher l'étonnement, le sursaut d'attention ou l'avidité de vite poursuivre la lecture pour en connaître la suite.
J'ai fait l'expérience de ce roman dans une situation où j'étais interrompu sans cesse dans ma lecture ... Jamais, je n'ai du retourner en arrière pour me resituer dans l'histoire, prendre un temps pour convoquer à nouveau en moi tous les plaisirs et les attentes de ma lecture... Dommage!
"La tête de l'emploi", un bon roman de train, bus, métro ou salle d'attente. J'aimerais un peu plus de cet auteur capable de nous raconter nos quotidiens avec bonheur et subtilité.
J'ai fait l'expérience de ce roman dans une situation où j'étais interrompu sans cesse dans ma lecture ... Jamais, je n'ai du retourner en arrière pour me resituer dans l'histoire, prendre un temps pour convoquer à nouveau en moi tous les plaisirs et les attentes de ma lecture... Dommage!
"La tête de l'emploi", un bon roman de train, bus, métro ou salle d'attente. J'aimerais un peu plus de cet auteur capable de nous raconter nos quotidiens avec bonheur et subtilité.
samedi 21 février 2015
"Chronique d'une mort annoncée" de Gabriel Garcia MARQUEZ
"Chronique d'une mort annoncée" est une expression qui fait partie du patrimoine et dont certains usent et abusent chaque fois que le raté obtenu, le fiasco final étant là, il leur est aisé de déclarer de manière péremptoire que "c'était largement prévisible à leurs yeux" !. C'est si facile de dire quand tout est terminé qu'on savait que cela devait finir de la sorte!
Au hasard de mes promenades entres les rayons d'une librairie, l'expression est devenue titre accrocheur. Voici que se profilait la possibilité de me mettre sous les yeux une histoire dont je ne connaissais que le titre depuis longtemps déjà. J'ai ouvert ce livre de Gabriel Garcia MARQUEZ, je ne l'ai lâché qu'une fois la lecture terminée. Quelle maîtrise! À partir d'une non-histoire, d'un fait banal qui repose sur un malentendu, l'auteur nous annonce tout de go que Santiago Nasar va mourir. Les frères Vicario veulent sa peau pour laver l'honneur de la famille... Et tout se met en place, dans le petit village. Tout le monde sait, peu y croient, presque tous ne font rien et quelques-uns tendent mollement d'empêcher ce crime stupide qui n'a d'autre raison d'être qu'une fatalité dénuée de fondement.
Tout au long de cette lente montée vers la fin, on se dit que ce n'est pas possible, que le bon sens va finir par reprendre ses droits. Santiago est innocent, que Diable! On ne va tout de même pas en arriver à cette absurdité funeste... et puis, si, pourquoi pas? On se prend à accompagner les uns et les autres dans leurs visions fermées et déformées du monde. L'incroyable devient possible, probable, inéluctable!
Pour moi, cette lecture a été l'occasion de découvrir un auteur dont je connaissais le nom, sans plus. Ce fut un très bon moment de lecture! Un auteur chez qui je m'inviterai encore, sans aucun doute!
vendredi 20 février 2015
"La fille de papier" de Guillaume MUSSO (Ed Pocket n° 14871)
L'idée de départ du livre "La fille de papier (Ed Pocket n° 14871) de Guillaume MUSSO m'avait semblé susceptible d'apporter ce petit quelque chose en plus dont j'avais besoin pour ouvrir un second livre de cet auteur. En effet, si "l'appel de l'ange" roman qui m'avait fait découvrir MUSSO ne m'avait guère séduit, par principe, je voulais m'essayer à la lecture d'un deuxième opus avant de me faire une idée, si non arrêtée, en tous cas mieux étayée.
Le personnage d'un livre qui, de la page 266, pour être précis, tombe dans la vie réelle de l'auteur en pleine crise de boisson et d'angoisse vertigineuse devant la page blanche, me semblait une idée sympathique pouvant déboucher sur un exploit romanesque oscillant entre réalité énigmatique et fantaisie fantastique voire 'fantasmique'! J'aurais dû me méfier... Pourquoi, si elle avait vraiment quelque chose à dire, à partager, fallait-il qu'elle tombe nue? Cette nudité aurait dû me mettre la puce à l'oreille. Ce personnage était aussi dénudé de bon sens que d'intérêt tant le suivi du roman pouvait se prévoir de pages en pages, de chapitres en chapitres!
Je n'ai pas été conquis très longtemps. Les phrases Mussoéennes se sont mises à ronronner, les personnages, assez creux ont résonné comme il se doit en tentant d'emballer le lecteur dans une histoire qu'on ne peut qu'accepter puisqu'elle ne remet rien en cause, ne pose aucune question et se fond dans tous les clichés habituels dont les scénaristes truffent leurs films pour justifier le happy end final. Rien de transcendant, rien que du tout-venant bien écrit si on attend d'un livre qu'il ne suscite aucune ou si peu d'émotion...
Il faudra donc longtemps avant que je n'ouvre un troisième livre de cet auteur ...
Après le tremblement de terre de Haruki MURAKAMI (Ed.: 10/18)
En 1995, Kolbe a été le lieu d'un séisme important qui a secoué la terre japonaise mais aussi a bousculé les cœurs.
Sans lien direct avec ce tremblement de terre, ces six nouvelles se révèlent, pour le lecteur, juste trop courtes comme il faut pour laisser ce goût de trop peu, ce doute sur l'à venir, cette incertitude sur un nouveau présent qui se profile à l'aube du lendemain.
Sans lien direct avec ce tremblement de terre, ces six nouvelles se révèlent, pour le lecteur, juste trop courtes comme il faut pour laisser ce goût de trop peu, ce doute sur l'à venir, cette incertitude sur un nouveau présent qui se profile à l'aube du lendemain.
Sans lien direct donc, mais avec, en toile de fond, cette notion de catastrophe qui meuble les conversations, noircit les journaux et secoue les raisons de vivre, ces six nouvelles vont nous éveiller aux expériences vécues par les japonais qui se confrontent aux rêves, aux cauchemars et à toutes ces pierres pesantes qui lestent les cœurs et tirent chacun vers le bas. Face à des vies qui ne sont plus que des bulles vides, des rencontres qui semblent plus disposées à créer la mort que la vie, des enfants de dieu qui ne savent plus s'ils doivent se faire connaître au monde ou le fuir, les héros de ces nouvelles, ces hommes, femmes et enfants ordinaires d'un Japon secoué ont bien du mal à comprendre ce qu'on attend d'eux... Et nous aussi!
Avec son écriture souple, simple et riche, son fantastique et sa poésie, Haruki MURAKAMI nous entraîne dans ses pas, nous prend par la main et nous tend le cœur...
Deuxième ouvrage que je lis de cet auteur, autant de plaisir! Un très bon moment de lecture!
samedi 7 février 2015
"Je vais mieux" de David FOENKINOS ( Ed. Folio, n° 5785)
De David FOENKINOS,( Ed. Folio, n° 5785), « Je vais mieux » … Tant mieux pour lui !
En ce qui me concerne, après la lecture, je ne vais ni mieux, ni plus mal !
Ce livre, en plus de 350 pages, nous narre les tribulations d’un homme, somme toute, assez banal. Succombant à la mode du siècle, il a mal au dos, est en pétard avec ses parents, en manque de communication avec ses enfants, en mal être au boulot. Il divorce, se cherche, croit se trouver pour mieux se perdre … jusqu’au jour où il réalise qu’il peut à nouveau construire sa vie, se dénouer des nœuds qui l’emprisonnent, à nouveau se lier, être lui, en lien avec ses enfants, ses parents, son ex-femme, sa nouvelle compagne et la société.
« Je vais mieux…» est l’illustration des réponses toutes faites, celles que nous profèrent les autres et qu’on se doit d’essayer ; celles que l’on donne aux autres pour se persuader que tout va bien alors que rien ne va !
Fallait-il autant de pages pour dire cela ? Y avait-il de quoi fabriquer un roman sur base de cette expérience partagée par tant d’individus qui, au quotidien et dans l’anonymat, ont mal au dos, mal au cœur, mal de vivre ? Au lecteur d’en juger !
Pour ma part, je reste séduit par une écriture habile, légère. Une écriture qui fait mouche sans grand artifice, sur simple base d’une parfaite maîtrise du sens du mot, de l’équilibre de la phrase…
Sur ce point, FOENKINOS a de quoi plaire ! J’aurais aimé qu’il mette son talent au service d’une histoire un peu plus dense, un peu plus porteuse de sens et d’interrogation ou, à tout le moins, d’un regard quelque peu neuf sur nos quotidiens !
En ce qui me concerne, après la lecture, je ne vais ni mieux, ni plus mal !
Ce livre, en plus de 350 pages, nous narre les tribulations d’un homme, somme toute, assez banal. Succombant à la mode du siècle, il a mal au dos, est en pétard avec ses parents, en manque de communication avec ses enfants, en mal être au boulot. Il divorce, se cherche, croit se trouver pour mieux se perdre … jusqu’au jour où il réalise qu’il peut à nouveau construire sa vie, se dénouer des nœuds qui l’emprisonnent, à nouveau se lier, être lui, en lien avec ses enfants, ses parents, son ex-femme, sa nouvelle compagne et la société.
« Je vais mieux…» est l’illustration des réponses toutes faites, celles que nous profèrent les autres et qu’on se doit d’essayer ; celles que l’on donne aux autres pour se persuader que tout va bien alors que rien ne va !
Fallait-il autant de pages pour dire cela ? Y avait-il de quoi fabriquer un roman sur base de cette expérience partagée par tant d’individus qui, au quotidien et dans l’anonymat, ont mal au dos, mal au cœur, mal de vivre ? Au lecteur d’en juger !
Pour ma part, je reste séduit par une écriture habile, légère. Une écriture qui fait mouche sans grand artifice, sur simple base d’une parfaite maîtrise du sens du mot, de l’équilibre de la phrase…
Sur ce point, FOENKINOS a de quoi plaire ! J’aurais aimé qu’il mette son talent au service d’une histoire un peu plus dense, un peu plus porteuse de sens et d’interrogation ou, à tout le moins, d’un regard quelque peu neuf sur nos quotidiens !
vendredi 6 février 2015
"Sous mon niqab" de Zeina avec Djénane Kareh TAGER (Ed.: J'ai lu)
Zeina a grandi en France, dans une famille musulmane. Elle ne voulait pas porter le voile ... mais sous la pression des siens, son mari, sa famille, la communauté, elle a entamé sa "purification" pour être une bonne musulmane, racheter, par-là toutes ses fautes et gagner des points pour un jour, malgré tout, arriver à gagner son paradis!
Sous le niqab, il n'y a, au fil des années, plus rien! Plus de femme, de mère, même pas d'épouse (vocable au nom de quoi elle a tout accepté ... puisque son mari, lui, savait ce qui était juste et bon, ce qu'il fallait pour plaire à Allah!)
Zeina, finalement, a ôté le niqab, le jilab, le voile... Un voie de non-retour transgressée, une voie de liberté que n'acceptent pas son mari, sa famille, les "sœurs" qui l'avaient endoctrinée au détriment de tout respect, de toute compréhension intelligente de l'Islam, au mépris de tout droit citoyen, de tout être humain!
En un cours récit (157 pages), témoignage d'une vie qui se perd longtemps avant de tenter de se retrouver, Zeina (aidée dans l'écriture par Djénane Kareh Tager), nous dévoile (le mot est si juste!) une vie de souffrance, de négation de la personne; une vie marquée par l'obscurantisme de ceux qui veillent à ce que d'autres ne puissent savoir et comprendre le sens des livres sacrés; une vie de violences au nom d’un dieu, une vie d'harcèlement physique et psychologique; une vie qui n'en est plus une!
Situé à une époque où un Islam radical (aussi peu crédible que l'Inquisition, triste apanage du passé de notre Christianisme, alors plus que déviant!) prend de plus en plus le pas sur un Islam traditionnel (celui qu'actuellement, nous appelons de tous nos vœux "l'Islam modéré"), ce récit nous conte l'utilisation d'une pseudo-connaissance du sens des écritures par des fanatiques assoiffés de pouvoir. Il nous dit aussi la suprématie illégitime de l'Homme sur la Femme, de l'opinion des autres sur la vie des personnes, de la violence intra-conjugale au nom d'un mauvais serment d'allégeance de l'épouse à l'époux! Il nous dit le quotidien de milliers de femmes (musulmane ou non) qui se taisent parce qu’elles ne savent pas qu’elles ont une parole à dire, une attitude à prendre, une position qui pourra être soutenue…
Il nous dit aussi l'inefficacité d'une politique d'assimilation des étrangers qui provoque une ghettoïsation plutôt qu'une intégration. Il nous dit enfin, au-delà du silence qui se fait complice du mal, qu’une attention à l’autre, une prise de risque, une solidarité peuvent surgir et renverser le cours du temps, celui de la vie, celui de la Foi.
Bref, en quelques pages, ce livre nous invite à dépasser le problème du voile, du jilab ou du niqab pour voir le problème des femmes qui s'enferment dans le silence de survie ; dans l'acceptation qui n'est que moyen de parade aux coups ; dans la négation d'elles-mêmes par manque de personnes à qui s'ouvrir, à qui faire confiance ; dans l’inimaginable chemin ardu d’une liberté à construire!
Un petit livre en nombre de pages, un grand témoignage en faveur de plus de compréhension, d'ouverture et d'humanité!
mardi 3 février 2015
"Retour à Killybegs" de Sorj CHALANDON (ED. Le livre de poche, n°32663)
"Retour à Killybegs" de Sorj CHALANDON m'a touché au cœur et à l'esprit.
Je ne connaissais rien, ou à peu près, à propos de ce conflit Irlandais entre nord et sud, entre irlandais et anglais. Je ne me souvenais plus de la neutralité de l’Irlande lors de la seconde guerre mondiale (mais me l'avait-on seulement dit dans mes cours d'histoire? Pas sûr. Aucun souvenir à ce propos!)
L'esprit a donc été touché, remué, surpris.
CHALANDON , avec une écriture sûre, posée, construite et fluide, nous présente ce que fut cette guerre d'Irlande, le combat de l'IRA contre les Brits... et son contraire. Car, et c'est une qualité du livre, ce roman, inspiré de faits réels, met en scène les combats, les violences et les doutes des irlandais comme des anglais. Sans parti pris, seulement celui de faire naître au cœur du lecteur, une compassion pour toute cette souffrance accumulée durant des décennies, souffrance rendue légitimes par une transmission de pères en fils, de maris à femmes, de ce que bon sang ne peut nier... L'histoire (l'Histoire) est dure, le quotidien cruel, le combat bien souvent perdu d'avance ... et pourtant il s'éternise, se complexifie, se construit sur la fidélité comme sur l'infidélité, sur le libre choix comme sur la contrainte. Au final, qui est le bon, le juste? Qui a trahit? Et la trahison, est-elle dirigée vers un pays, vers les compagnons de combat ou vers un idéal indicible que tout un chacun porte en lui?
Sorj CHALANDON, une valeur sûre dans le paysage des auteurs français nourris de notre temps.
Un grand livre. Un auteur qui maîtrise le phrasé, le rythme de l'histoire, de la vie, les mots, les émotions et touche à la fois au cœur et à la raison!
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