jeudi 2 avril 2015

"La vérité sur l'affaire Harry Quebert" de Joël Dicker

Faut-il qu'un livre puisse se confronter avec succès à tous les critères déterminants pour rentrer dans le cas des nominables pour les grands prix littéraires de toutes sortes? Ces critères sont-ils, par ailleurs, pertinents? A mon avis loin s'en faut!
Alors, qu'attendre d'un roman comme celui de Joël DICKER, "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" nous montre une police qui enquête, se trompe mais poursuit la recherche d'une vérité. C'est déjà pas mal!
Ce même roman nous dépeint les silences et les moeurs d'une cité qui ne se montre ni capable d'analyser la situation, ni d'avoir assez d'audace pour se poser les bonnes questions et pour les faire paraître au grand jour.
Et puis ce roman nous distille le travail d'amitié, de respect qui lient deux personnes se revendiquant du métier d'écrivain mais qui ont, toutes les deux, des démons à combattre, des sirènes déroutantes à faire taire et une expérience de l'amour qu'ils bricolent, comme ils peuvent, au fur à mesure de l'histoire.
Les héros sont, en fait, loin d'être des héros. Ce sont des petites gens comme bien d'autres qui doivent se battre contre ce que l'opinion fantasque de la petit bourgade d'Aurora a d'arbitraire et d'absolu. Ces héros sont des petites gens qui, trop facilement, mais peut-on leur jeter la pierre, se laissent submerger, dans leurs jugements par l'apparence des évidences successives.
Bienvenue au club de la réalité de nos petits mondes!
Alors, ce livre de Joël Dickers, "la vérité sur l'affaire Harry Quebert", pose adroitement les problèmes du jugement populaire e de sa grande capacité à retourner sa veste au moindre coup de vent! Il nous montre le milieu pourri des faiseurs de fric, des magnats de la communication qui visent un crédit sans se préoccuper de la poursuite de la vie de tous les inutilement égratignés ! Il y a des gestes abjects, des responsabilités oubliées, des non remises en questions...
Alors, oui, c'est vrai, l'écriture de ce roman n'est pas transcendante. Elle ne flamboie pas, relève très peu de l'humour (si ce n'est les excellent échanges entre Marcus, l'écrivain, et sa mère...). L'écriture est à la portée de ce que peuvent lire les adolescent en pleine ébauche de formation littéraire ... Et alors? Est-ce là un défaut?
Retenons que ce livre peut se lire pour sa seule histoire. Il ne se réclame pas d'un vocabulaire flamboyant qui pourrai donner au récit un peu de hauteur, de noblesse... Or, pourtant,le style est là! Si on accepte qu'on peut aussi lire pour le seul plaisir de se voir raconter une, des histoires, on accroche!
Bref, "La vérité sur l'Affaire Harry Quebert" est un roman d'été agréable. Au delà de l'histoire, il laissera le loisir, à celui qui le veut, la possibilité de se poser des questions sur le monde du livre, celui de la recherche de vérité et sur l'amitié qui doit, ou non, dépasser les imperfections!

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