L'incolore Tzukuru Tazaki et ses année de pèlerinage, de l'écrivain japonais Haruki Murakami (Ed. Belfond, sept. 2014) nous livre une belle réflexion sur la durabilité de l'amitié adolescente, la quête de soi à laquelle, tôt ou tard, chaque adulte est confronté.La question lancinante de ce livre, à mes yeux, est de comprendre ce qui est à l'origine de nos vies, l'étiquetage des amis, le marquage extérieur ou nos natures profondes, nos moteurs internes.
Cinq amis lycéens se sentent unis comme les doigts de la main.L'appartenance au groupe et l'unicité de chacun s'enracinent dans ces surnoms qu'ils se sont donnés, qui leur collent au corps, au coeur, à l'âme. Mais voilà, quatre reçoivent un nom de couleur (Rouge, Bleu, Blanche ou Noire) tandis que le dernier, Tzukuru, se voit nommé "l'incolore"... N'est-ce pas une première fissure dans cette amitié fusionnelle? Et quand cet incolore est brutalement, et sans explication, exclu du groupe, la fêlure devient gouffre. Tzukuru ne peut que mourir à lui-même. Chargée de solitude, de mélancolie, sa vie se déroule sans être vraiment. C'est sa nouvelle amie Sara qui va le pousser à entamer un long pèlerinage vers son passé pour y renouer avec ses amis et se comprendre.
L'écriture est plaisante, quoique, parfois un peu digressive, nettement moins alimentée que dans d'autres oeuvres par le Fantastique auquel Murakami nous a habitué. Les thèmes de la fidélité, du pardon, de l'espoir et de l'amour soutiennent ce récit. A lire!
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