vendredi 19 décembre 2014

"La liste de mes envies" de Grégoire DELACOURT (Ed. Le livre de poche n°32998)

« La liste de mes envies », livre de Grégoire DELACOURT a été adapté, sous le même titre, pour le cinéma et le théâtre. Je n’ai vu ni le film, ni la pièce et heureusement ! Quel aurait été alors mon espace de liberté pour voir et entendre les personnages du roman comme bon me semble ?
J’ai souvent pensé que, par l’imposition du modèle physique des acteurs, de leurs tonalités expressives, de leurs gestuelles, voire même de leurs silences, le cinéma, le théâtre tuent l’imaginaire du livre. En effet, ma responsabilité de lecteur est de rencontrer, en miroir, les personnages comme je les ressens et non comme on me les sert.
Dans ce livre de DELACOURT, sympathique petit opus, sans plus, il n’y a finalement que ce plaisir que je peux m’offrir. Car l’intrigue est, somme toute, assez banale : une mercière, une petite vie avec de petits moyens, un couple qui tient dans la tendresse plus que dans l’amour (mais est-ce un défaut ?)… Bref, une vie qui n’a même pas besoin d’être réglée, une petite vie qui se contente d’être ! Et puis un jour, sans même vraiment l’avoir souhaité, Jocelyne, notre mercière, se voit la grande gagnante d’un tirage Euromillions… Heureuse gagnante ? Malheureuse perdante ? DELACOURT nous invite à la suivre jusqu’au bout !
Exit donc l’intérêt de l’intrigue, l’histoire pour l’histoire. Que reste-t-il ? Ma foi, une écriture qui rappelle parfois les formules courtes mais touchantes de FOENKINOS, une belle brochette de personnages d’un roman, personnages que j’ai déjà eu l’occasion de rencontrer dans ma vie. Je les côtoie autour de moi, je me retrouve parfois en eux. C’est populaire sans être populeux. Et les poncifs qui ponctuent le livre font aussi partie de nos vies (l’argent ne fait pas le bonheur, quand il y a de l’argent, il n’y a plus d’amis, …) Mais le personnage central, dans ce roman comme dans nos histoires, ne serait-ce pas le silence. Ce monde, ce gouffre parfois du silence, du non-dit, le refus de partager et de communiquer ce qui nous tient à cœur. En creux, en bosses, c’est, à mon sens, ce qui fait l’ossature d’un récit qui invite – un instant seulement, peut-être – à réfléchir à la liste de nos envies.
Sans prétention, un bon moment de lecture pour qui doit passer le temps sans nécessairement le tuer ! Qu’en restera-t-il ? Un peu de sagesse quand je chercherai à prioriser mes envies ? Pas sûr, mais ce serait déjà ça !

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