vendredi 19 décembre 2014

"L'étranger" de Albert CAMUS

« L’étranger » de Camus (Ed ; Le livre de poche n°406)… Voilà bien un vieux livre ! Je l’avais lu, scolairement, il y a quelques 45 ans… Je viens de le relire. Édifiant ! 

L’écriture de Camus a traversé le temps, son histoire tient toujours : un être peut être jugé sans être compris !
Et ce n’est pas à l’heure des « ébats sociaux sur Facebook, twitter ou autres réseaux que l’on oserait contredire la fragilité des jugements péremptoires dont s’empare, souvent sans discernement, la vindicte publique. Car, -et ce n’était pas, dans mon chef, une faute de frappe si je viens de parler « d’ébats sociaux »- pour bon nombre, il s’agit bien plus de s’ébattre, d’éclabousser, « d’éclats-bouser » (si ce néologisme m’est permis) plutôt que de chercher à comprendre, à écouter, à démonter les mécanismes qui se sont mis en place pour donner aux faits, aux gestes, aux propos leurs vraies valeurs !
Ce livre que je relis après plus de 45 ans, je le reprends avec mes annotations de jeune adolescent... J'avais souligné des passages, des phrases, des bouts de situations qui, à l'époque me touchaient, me posaient question, m'invitaient à réfléchir, à débattre avec mes condisciples de classe.  A peu près tout ce que j'avais souligné alors, je le retiens aujourd'hui. Exemple: "Il (Le juge) m'ad'abord dit qu'on me dépeignait comme étant d'un caractère taciturne et renfermé et il a voulu savoir ce que j'en pensais. j'ai répondu: "c'est que je n'ai pas grand chose à dire. Alors je me tais."         Quelle sagesse!!!!     

Quand l'autre est étrange à nos yeux, il nous est plus facile de le condamner que de chercher à le comprendre. Et le propre de l'opinion publique, c'est de juger les personnes avant même de comprendre les faits!  

Camus touche parfaitement sa cible lorsqu’il dénonce les travers d’une justice qui condamne un étranger … simplement parce qu’il est étrange aux yeux d'autrui, non conforme aux attitudes et déclarations politiquement correctes dans une société qui n’admet pas, ou si peu, la différence !

Sans m'attarder ici sur le style de Camus (on a déjà tant écrit à ce propos!), je veux simplement souligner que bien des auteurs actuels tentent d'utiliser cette écriture qui paraît simple, dénuée de toutes fioritures mais qui, en fait est dense et riche en résonances lorsqu'on veut se laisser prendre par "un essentiel qui, en peu de mots, dit tout".

Camus, avec son roman « L’étranger » paru en 1942, est d’une actualité fascinante. À lire, relire et méditer !

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